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Agression sexuelle : quels gestes peut-on qualifier comme telle ?

Bandeau élément graphique, Amandine Lacomme

Entre 2011 et 2018, l’Insee a recensé 200 000 personnes, âgées de 18 à 75 ans, victimes de violences sexuelles en France. Parmi ces victimes, 29% ont subi des attouchements du sexe, 27% ont subi un viol et 16% une tentative de viol. Chaque année, le nombre de personnes victimes de violences sexuelles ne fait que croître.

Il est important d’éclairer les victimes et/ou leur entourage et de contribuer à lever le silence sur ce fléau. L’accompagnement de ces victimes est aussi indispensable, en leur proposant un lieu d’échanges et d’écoute.

Voici quelques éléments pour bien comprendre quels actes peuvent être qualifiés de violences sexuelles. Comment différencier une agression sexuelle d’un harcèlement sexuel ou d’un viol ?

Agression sexuelle

Que qualifie-t-on de violence sexuelle ?

La violence sexuelle regroupe l’ensemble des actes sexuels commis avec violence, contrainte, menace ou surprise portant atteinte aux droits des personnes. Ce terme englobe toutes les actions ou tentatives d’actions de nature sexuelle, imposées à une personne sans son consentement ni respect à son égard. La violence sexuelle est un comportement qui implique l’utilisation de la force, de la manipulation ou de la contrainte pour obtenir un acte sexuel non consenti d’une personne. Cela peut prendre diverses formes et peut englober un large éventail de comportements préjudiciables : agression sexuelle, exploitation sexuelle, harcèlement sexuel ou encore cyberviolence sexuelle. Cette violence sexuelle peut être dirigée contre des personnes de tout sexe et de tout âge et peut survenir dans différentes situations, notamment dans les relations intimes, au sein de la famille, entre amis, au travail ou dans des contextes sociaux. Il est important d’avoir en tête que dans 91% des violences sexuelles commises sur des femmes, celles-ci connaissent leur agresseur.

De nombreuses violences sexuelles peuvent être difficiles à définir pour les victimes, notamment si elles sont jeunes. Il est donc primordial d’être sensibilisés à ces sujets pour accompagner au mieux les personnes qui en ont besoin, et les orienter vers les professionnels compétents. La violence sexuelle a de réels impacts, tant sur le moral et le physique et la santé de la victime, que sur ceux de ses proches…

« Le mot de la Psy » 

Il est essentiel au-delà des définitions juridiques des termes comme violence, agression ou harcèlement sexuel de rappeler de ne pas rester seul si vous avez été victime ou témoin de ce type de comportement.

Qu’est-ce que le harcèlement sexuel ?

Le harcèlement sexuel est un terme qui englobe tout comportement répété, à caractère sexuel ou sexiste verbal, non-verbal ou physique, imposé à une personne qui ne le souhaite pas. Le harcèlement sexuel est défini comme une atteinte à la dignité, à la personnalité et représente une discrimination de l’individu qui en est victime. Ce comportement peut se produire dans divers contextes, notamment au travail, à l’école, dans les espaces publics ou en ligne et peut être perpétré par des individus de tout sexe envers des personnes de tout sexe. Le harcèlement sexuel peut prendre plusieurs formes :

  • Le harcèlement verbal : des commentaires, des plaisanteries, des remarques déplacées, des insultes, des propositions sexuelles indésirables, des insinuations sexuelles ou des blagues offensantes d’ordre sexuel ;
  • Le harcèlement non-verbal ou visuel : c’est le fait d’exposer délibérément une personne à des images, des photographies, des vidéos ou d’autres contenus à caractère sexuel de manière non consentie ;
  • Le harcèlement physique : cela peut comprendre des contacts physiques non désirés tels que des attouchements, des caresses, des baisers forcés, des gestes sexuellement suggestifs ou de la contrainte ;
  • Le harcèlement en ligne (ou cyberharcèlement) : il s’agit de comportements de harcèlement sexuel qui se produisent sur internet, y compris l’envoi de messages inappropriés, la diffusion d’images intimes sans consentement et d’autres formes de harcèlement numérique.

Le harcèlement sexuel est considéré comme une violation des droits humains et est illégal dans de nombreux pays. Les lois et les politiques varient d’un endroit à l’autre, mais elles visent à protéger les individus contre le harcèlement sexuel et à punir les auteurs de ces comportements.

Il est essentiel de sensibiliser les individus, quel que soit leur âge, aux problèmes liés au harcèlement sexuel, d’éduquer sur le consentement et de créer des environnements sûrs où les victimes peuvent signaler le harcèlement et obtenir du soutien.

Agression sexuelle ou viol : quelle différence

Comment définir l’agression sexuelle ?

Une agression sexuelle est définie comme toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise quelle que soit la nature des relations existant entre l’agresseur et sa victime. Les parties du corps concernées par les agressions sexuelles sont :

  • Les parties génitales ;
  • Les fesses ;
  • Les cuisses ;
  • La poitrine ;
  • La bouche.

L’article 222-22 du Code pénal explique notamment que les agressions sexuelles sont punissables en fonction des circonstances, quelles que soient les relations entre l’agresseur et la victime, y compris dans le cadre de la vie conjugale. La contrainte mentionnée peut être physique ou morale. Dans le cas d’une victime mineure, elle peut découler de la différence d’âge entre la victime et l’agresseur ainsi que de l’autorité réelle qu’il exerce sur la victime surtout si la différence d’âge est significative. Lorsque les victimes sont des enfants de moins de quinze ans, la contrainte morale ou la surprise est caractérisée par l’abus de leur vulnérabilité car ils ne disposent pas du discernement nécessaire pour comprendre ces actes.

Comment différencier le viol d’une agression sexuelle ?

Chaque année, 94 000 femmes sont victimes de viol ou tentatives de viol.  Le viol est une agression sexuelle caractérisée par une pénétration vaginale, anale ou buccale exercée sous la contrainte ou la surprise avec le sexe de l’auteur, ses doigts, sa bouche ou au moyen d’un objet. Il s’agit d’un crime jugé par la Cour d’assises.

Le viol incestueux, quant à lui, désigne des comportements de nature sexuelle, impliquant ou non une pénétration. Le plus souvent dirigées vers des mineurs, ceux-ci sont contraints ou incités à participer à des activités sexuelles de toute nature, qu’elles impliquent ou non un contact physique. De plus, ils peuvent être exploités à des fins de satisfaction sexuelle de la part de l’auteur des actes ou d’une tierce personne. Les auteurs de ces actes peuvent appartenir au cercle familial direct (les parents, les grands-parents, les oncles et les tantes), mais aussi à un cercle familial élargi, incluant les cousins et les conjoints des parents ou d’autres membres proches de la famille.

Une étude de la Ciivise démontre que le soutien social a un réel impact sur les symptômes physiques observés chez les victimes de violences durant l’enfance : celles qui peuvent se confier à des proches ou des membres de la famille manifestent moins de symptômes somatiques de stress. Plus de 6 victimes sur 10 qui ont été protégées ne rapportent pas d’impact des violences sur leur santé physique (ce qui représente 62%), ce qui démontre l’importance de l’écoute et de l’accompagnement des victimes.

LE SAVIEZ-VOUS 

En France, selon l’article 222-33 modifié par la loi n°2018-703 du 3 août 2018, un(e) auteur de harcèlement sexuel encourt jusqu’à 3 ans de prison et 45 000€ d’amende en fonction des faits qui lui sont reprochés.

Le harcèlement sexuel quant à lui en fonction de la gravité de l’atteinte et des circonstances entourant l’infraction, un agresseur peut encourir jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende.

Conformément à l’article 222-23 du Code pénal, la peine encourue pour viol peut aller jusqu’à 30 ans de prison et 150 000 € d’amende en cas de circonstances aggravantes.

Accompagner les victimes de de violences ou d’agression sexuelle

Ces différents abus sexuels peuvent se produire sous forme de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle, de viol, d’intimidations ou de manipulations. La majorité des cas d’abus sexuels ont d’ailleurs lieu dans un cercle proche, ce qui rend certains cas d’autant plus compliqués. Chaque victime de violences sexuelles peut réagir de façon différente face à une telle situation : stress post-traumatique, dommages émotionnels et/ou corporels, addictions etc. L’accompagnement par des professionnels permet d’aider les victimes à aller de l’avant et à exprimer leur souffrance.

Pour ma part, en tant que thérapeute humaniste, j’ai choisi de me spécialiser dans l’accompagnement des victimes de violences physiques et sexuelles par le biais de la thérapie. Je donne la parole à ces personnes afin de les aider à mettre des mots sur ce qu’elles ont vécu et les souffrances que cela a engendré tant au niveau moral que physique. Cette thérapie peut avoir lieu de façon individuelle ou collective lors de groupes de parole de 6 personnes maximum. Ces groupes permettent aux victimes de se retrouver entre elles pour échanger sur leurs traumas et de trouver enfin un écho à toutes les pensées qui les assaillent. Les personnes victimes de violences en viennent généralement à penser qu’elles sont le problème. Le groupe de parole permet de mettre en lumière les systèmes de pensées qui se sont mis en place à cause des agresseurs et parfois des proches qui n’ont pas su les entendre ni les croire.

Si vous êtes ou avez été victime de violences sexuelles, ma priorité est de vous écouter et de vous accompagner. Vous pouvez me contacter lorsque vous vous sentirez prêt(e).

Petit rappel : Composer le 119, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 pour les enfants de moins de 21 ans victimes de violences psychologiques, physiques, sexuelles ou en situation de danger.

Arrêtons les violences : 3919 pour toutes personnes qui souffrent de violences

Outil utile :

Le violentomètre est un outil simple permettant d’évaluer une relation amoureuse et ainsi savoir si elle est saine ou dangereuse en fonction de différents degrés.