Comment mieux comprendre le genre des personnes non-binaire ?

Bandeau élément graphique, Amandine Lacomme
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D’après une étude de Telos, en 2022 les non-binaires représentaient 1018 personnes sur 58 520 répondants en France, soit 1,74% de l’échantillon. Cela représentait 4,8% des répondants de 16-17 ans et 3,8% des 18-24 ans, 1,6% chez les 25-39 ans, 1% chez les 40-54 ans et 0,6% chez les 55 ans et plus. 

Comment définir la non-binarité ?

De nombreux termes ont fait leur apparition afin de répondre aux réalités liées à l’identité de genre : non-binaire, transgenre, gender fluid… Ces notions peuvent parfois être difficiles à appréhender. Il est indispensable d’expliquer ce qu’est l’identité de genre avant de définir la non-binarité.

Le genre est une construction sociale de l’identité féminine ou masculine, en fonction de l’histoire et des sociétés, cette construction n’est pas la même. Pour illustrer cela, en Europe, des caractéristiques telles que la douceur ou l’esthétique sont plutôt attribuées au féminin. A l’inverse, le masculin sera davantage caractérisé par la force, le courage ou la compétition. Ces caractéristiques liées au genre sont propres à la société occidentale, il ne s’agit en aucun cas d’une vérité générale, à l’individu ainsi qu’à l’ensemble des pays du monde, bien au contraire. L’identité de genre quant à elle, est une conviction intime que chaque personne a le droit de se sentir « femme », « homme », les deux à la fois ou bien aucun des deux. Il s’agit d’un sentiment intrinsèque qui ne se contrôle pas et qui ne se choisit pas. Ce sentiment peut être ou ne pas être en accord avec le genre donné à la naissance, celui-ci étant basé sur les organes génitaux de chaque personne.

Tout comme le masculin et le féminin, la non-binarité fait partie des identités de genre de la communauté LGBTQIA+. La non-binarité, étant le fait de ne pas se reconnaître comme étant strictement « homme » ou « femme ». Une personne non-binaire peut se sentir ni homme, ni femme, les deux à la fois ou aucun des deux. Chaque personne est libre de se sentir comme elle le souhaite. Ainsi, la non-binarité désigne toutes les possibilités autres qu’une identité de genre strictement masculine ou féminine.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La non-binarité n’est pas une orientation sexuelle mais une identité de genre répondant à la question « qui suis-je ? » et non pas à la question « par qui je suis attiré·e sexuellement ? ». Sachez que l’identité de genre n’est pas obligatoirement associée à l’apparence ou au style vestimentaire et à dissocier du genre donné par le sexe à la naissance.

Comment mieux comprendre une personne non-binaire ?

Chaque personne a le droit de s’affirmer comme elle l’entend, bien que le sujet de la non-binarité soit de plus en plus abordé dans notre société, les personnes non-binaires font face à des défis liés à leur identité de genre. En effet, la non-binarité est encore mal comprise, de nombreuses personnes rejettent, ignorent voire harcèlent les personnes non-binaires. Les personnes non-binaires peuvent subir des discriminations quotidiennes liées au mégenrage (le fait de désigner une personne par un genre qui ne correspond pas à son identité de genre) accidentel ou volontaire. On observe également des difficultés à bénéficier d’un accès aux soins médicaux adapté à leur identité. Ainsi, les personnes non-binaires peuvent se sentir marginalisées. Pensez par exemple aux formulaires administratifs qui sont le plus souvent genrés, aux toilettes publiques ou ceux des restaurants. Les exemples sont très nombreux.

S'adapter aux expressions de genre des personnes non-binaires

Une personne peut définir sa non-binarité de plusieurs façons :

  • En utilisant des identités spécifiques : genderqueer, agenre, bigenre, genderfluid, pangenre… ;
  • En utilisant des néo-pronoms neutres : « iel », « ielle », « iels », « ael », « ol », « ul », « ellui », « elleux » même si certaines personnes non-binaires peuvent tout-à-fait être à l’aise avec l’utilisation des pronoms « il » / « elle », cela dépend de chaque personne et/ou situation ;
  • On trouve aussi des mots inclusifs tels que « toutes » ou « celeux », « cellui »

En employant dans vos échanges les pronoms, termes et adjectifs utilisés par chaque personne non-binaire elle se sentira davantage comprise, écoutée et considérée. Vous pouvez par exemple lui demander ce qu’elle préfère pour ne pas la blesser.

L'importance de l'inclusion et de la reconnaissance

Dans notre société, il est essentiel de reconnaître et inclure les personnes non-binaires en étant respectueux(se) de la diversité de genres. La bienveillance et l’acceptation permettront notamment de mieux inclure l’ensemble des identités de genre dans les établissements de santé ou d’enseignement, les institutions ainsi que dans le monde du travail.

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« Le mot de la Psy » 

Il y a aujourd’hui un réel mal-être chez les personnes non-binaires qui ne se sentent pas toujours acceptées telles qu’elles sont, y compris auprès de leurs proches. En reconnaissant et en incluant les personnes non-binaires, nous contribuons tous à garantir leur droits, un accès adapté aux soins qu’elles méritent, et un quotidien le plus facilitant possible. Je ne cesserai de le dire, la non-binarité est un sentiment qui ne se contrôle pas et qui ne se choisit pas. Peu importe l’identité de genre que vous avez, vous méritez le respect de votre personne et avez les mêmes droits que n’importe quelle autre personne. Il faut bien comprendre que sortir de la norme qui nous est imposée, sans même y penser généralement, est extrêmement difficile quand on vit dans une société qui est encore majoritairement discriminante.

Mon rôle en tant que thérapeute humaniste est d’accompagner les personnes non-binaires dans leurs questionnements et dans l’exploration de leur identité de genre, tout en les écoutant et les soutenant émotionnellement. Je peux également les aider à trouver leur façon de communiquer plus facilement avec leur entourage lorsque cela est difficile.

Quel que soit votre besoin, vous pouvez me contacter lorsque vous le souhaitez.

Quelques sites à connaître :

Les numéros d’urgence :

  • Arrêtons les violences : 3919 pour toutes personnes qui souffrent de violences
  • Numéro anti-discriminations : 3928 (service accessible aux sourds et malentendants via un tchat)
  • Service de signalement des violences par SMS : 114