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Troubles alimentaires : quels sont les symptômes ?

Bandeau élément graphique, Amandine Lacomme

D’après l’Association Anorexie Boulimie, 50% des personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire (TCA) ne bénéficient pas de prise en charge. En effet, le délai d’attente avant d’obtenir une première consultation dans une structure spécialisée serait au minimum de 2 à 3 mois en raison du grand nombre de demandes. Pourtant, les conséquences de ces troubles peuvent avoir un réel impact sur le quotidien, le moral et le physique des personnes concernées. Connaître les symptômes liés à chaque trouble du comportement alimentaire (TCA), permet de pouvoir accompagner et soutenir votre proche s’il en a le besoin.

Les symptômes de l’anorexie mentale

L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA) caractérisé par une préoccupation importante de la minceur, une peur intense de prendre du poids et une image corporelle déformée.

Troubles alimentaires symptomes

Les symptômes de l’anorexie mentale peuvent varier d’une personne à l’autre, mais on retrouve le plus souvent ces symptômes :

  1. Une restriction alimentaire excessive : les personnes souffrant d’anorexie mentale limitent considérablement leur apport alimentaire, en évitant certains groupes d’aliments ou en consommant des quantités très faibles de nourriture. Néanmoins, elles ont des aliments « repères » qu’elles continuent de consommer à des heures précises, par exemple, un yaourt et une banane ou de la soupe. Ces aliments sont le plus souvent liquides car ils sont plus faciles à consommer et donnent l’impression que le ventre est moins rempli. Les personnes souffrant d’anorexie peuvent également développer des comportements alimentaires inhabituels comme couper la nourriture en petites portions, manger lentement ou éviter de manger en public. Ces rituels peuvent devenir essentiels pour la personne et finir par rendre les moments de repas extrêmement pénibles et douloureux ;
  2. Une préoccupation liée à l’apparence physique : pour les personnes souffrant d’anorexie, l’alimentation et l’apparence physique sont au cœur de leur préoccupations quotidiennes. La prise de poids étant l’angoisse principale, il en découle souvent des comportements obsessionnels tels que la pesée fréquente, la mesure des portions alimentaires, le calcul des calories de chaque aliment ingéré, l’exercice excessif, l’utilisation de laxatifs ou d’autres méthodes inappropriées pour perdre du poids ;
  3. Une perte de poids importante : l’anorexie commence parfois par « un petit régime », les personnes concernées veulent maigrir et finissent par basculer dans une obsession liée à leur apparence physique. Il arrive que l’anorexie touche des personnes en situation de stress intense ou de moments traumatiques et dans ce cas-là, elles ne se préoccupent pas de leurs poids. Elles vont tout simplement être incapable de manger. La restriction alimentaire excessive et les comportements compensatoires peuvent entraîner une perte de poids significative, ce qui peut conduire à des complications médicales graves mais également à une dépression ;
  4. Une isolation sociale : ces personnes peuvent se retirer socialement, évitant les repas en groupe ou les situations où la nourriture est présente afin de cacher à leur entourage qu’elles ne s’alimentent presque plus ;
  5. Une fatigue importante : en raison d’une faible nutrition, les personnes souffrant d’anorexie peuvent éprouver de la fatigue, de la faiblesse musculaire et d’autres problèmes de santé liés à un apport nutritionnel insuffisant ;
  6. Une perte de confiance en soi : devoir cacher en permanence ses difficultés alimentaires, ses pensées obsédantes et souvent faire face au jugement et à la maladresse des personnes autour a un impact profond sur la valeur que la personne de donne. Ce combat contre soi-même de chaque instant se trouve alourdi par le regard que porte l’entourage.

 

Il est important de noter que l’anorexie est un trouble grave qui nécessite une attention médicale et/ou psychologique. Les personnes qui en souffrent ressentent une profonde solitude et sont souvent sujettes à la dépression. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez présente les symptômes évoqués, il est important de consulter un professionnel dès que cela sera possible pour identifier s’il s’agit ou non d’anorexie et favoriser un bon accompagnement.

Les signes avant-coureurs liés à la boulimie

La boulimie est un trouble alimentaire caractérisé par des crises régulières de consommation alimentaire suivies de conduites compensatoires visant à éviter une prise de poids. Vous pouvez parfois identifier certains de ces signes :

  1. Des épisodes de consommation importante : les personnes boulimiques ont des crises pendant lesquelles elles consomment de grandes quantités de nourriture sur une période courte, bien au-delà de ce que la plupart des gens mangeraient dans des circonstances similaires. Ces crises commencent généralement par un besoin angoissant et excessif de manger.
  2. Une perte de contrôle : pendant les crises de boulimie, la personne ressent une perte de contrôle sur sa consommation alimentaire (appelée « le craving »). Il devient alors difficile, voire impossible, d’arrêter de manger une fois qu’elle a commencé. Les aliments consommés sont le plus souvent gras ou sucrés et sont ceux à portée de main, il arrive parfois même qu’ils ne soient ni cuits, ni préparés.
  3. Des conduites compensatoires : après une crise, les personnes souffrant de boulimie ressentent une impression de malaise, des douleurs physiques, des remords et du dégoût envers elles-mêmes. Pour éviter la prise de poids après les épisodes de boulimie, elles peuvent recourir à des conduites compensatoires telles que les vomissements auto-induits, l’utilisation excessive de laxatifs, un jeûne sévère ou un exercice physique intense. Ces symptômes sont plus difficiles à identifier par l’entourage.
  4. Une préoccupation excessive de la forme corporelle et du poids : comme pour l’anorexie mentale, les personnes boulimiques ont une préoccupation importante de leur apparence corporelle et de leur poids. Malgré le fait qu’elles ingèrent des quantités importantes de nourriture sur une courte période, elles ne veulent pas prendre de poids. Les personnes boulimiques peuvent percevoir leur corps de manière déformée, pensant qu’elles sont en surpoids même si ce n’est pas le cas.
  5. Des complications médicales : les vomissements fréquents et l’utilisation de laxatifs peuvent entraîner des complications médicales telles que des problèmes gastro-intestinaux, des déséquilibres électrolytiques, des problèmes dentaires et des troubles métaboliques.
  6. Un impact sur le fonctionnement quotidien : les personnes souffrant de boulimie peuvent ressentir de la honte et de la culpabilité liées à leurs habitudes alimentaires. Elles peuvent essayer de cacher leurs crises de boulimie en mangeant en secret. Ce trouble alimentaire peut avoir un impact significatif sur le quotidien de la personne qui en souffre, entraînant des problèmes relationnels, professionnels et sociaux et de la dépression.

 

« Le mot de la Psy » 

Si vous pensez qu’un de vos proches souffre d’anorexie, de boulimie ou de tout autre TCA, il est important de ne pas être dans le jugement, écoutez-le et tentez de l’accompagner et de le soutenir. Les personnes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire (TCA) ont souvent honte de leur comportement et n’osent pas en parler à leur entourage. En leur montrant votre soutien et votre compréhension, vous pourrez les aider à prendre conscience de leur mal-être et à aller de l’avant.

Les conduites liés à l’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique, également connue sous le nom de trouble de l’hyperphagie boulimique (THB), est un trouble du comportement alimentaire (TCA) très proche de la boulimie, mais certains symptômes diffèrent :

  1. Une utilisation de la nourriture pour faire face au stress : les crises d’hyperphagie boulimique peuvent être déclenchées par des émotions négatives telles que le stress, l’ennui, la tristesse ou l’anxiété. Paradoxalement, la joie ou les situations « à fêter » peuvent aussi entraîner un excès ;
  2. Une absence de comportements compensatoires : contrairement à la boulimie, les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique ne compensent généralement pas les crises ;
  3. Des troubles associés : certains troubles peuvent être associés à l’hyperphagie boulimique : des troubles anxieux ou dépressifs, des troubles de la personnalité, un surpoids, des troubles digestifs (mauvais haleine, reflux gastro-œsophagien) et parfois même des troubles sexuels.

Les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique ont conscience de leur état et en souffrent énormément car elles ressentent un sentiment de culpabilité et de honte qui les poussent à agir en secret et ne savent bien souvent pas comment s’en sortir. Beaucoup d’entre elles souffrent d’ailleurs de dépression.

Les symptômes de l’orthorexie

L’orthorexie est un trouble du comportement alimentaire (TCA) caractérisé par une obsession pathologique pour la nourriture considérée comme « saine et pure ». Les personnes souffrant d’orthorexie sont préoccupées par la qualité et la pureté des aliments qu’elles consomment, au point où cela peut avoir un impact négatif sur leur quotidien, leurs relations sociales, leur santé mentale et sur leur corps :

  1. Être obsédé par la qualité des aliments : les personnes peuvent passer beaucoup de temps à rechercher l’aliment le plus sain, planifier et préparer des repas adaptés. Ces personnes peuvent également classer les aliments par catégorie : bien / sain ou mauvais / malsain ;
  2. Éliminer des groupes entiers d’aliments : les personnes orthorexiques peuvent éliminer progressivement des groupes entiers d’aliments comme ceux à base de sel, sucre ou matières grasses, même s’ils sont nutritifs, par peur qu’ils ne soient pas suffisamment purs, sains et bons pour leur alimentation ;
  3. Éviter les repas préparés par d’autres : ces personnes souhaitent contrôler la qualité des ingrédients et les méthodes de préparation. Elles ont tendance à être précises dans leurs choix alimentaires et peuvent se sentir anxieuses ou coupables si elles dérogent à leurs règles alimentaires. Si elles sont amenées à manger à l’extérieur de chez elle, elles peuvent préparer des repas « de secours » afin d’éviter de manger un plat qu’elles n’auraient pas elles-mêmes préparé. Les restaurants sont le plus souvent proscrits ;
  4. S’isoler socialement : en évitant les situations impliquant de la nourriture elles s’excluent peu à peu. Cette obsession constante affecte la santé mentale, les relations interpersonnelles et le bien-être émotionnel. Les personnes souffrant d’orthorexie considèrent la nourriture comme un médicament et n’ont aucune notion de goût ou de plaisir ce qui peut entraîner une profonde tristesse. Cet isolement social peut également pousser la personne à juger et donner son avis sur les aliments des autres. À priori, manger sain n’est jamais un problème sauf si on cherche à l’imposer aux autres. Ce qui à terme les fait fuir ou détériore les relations.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le terme « orthorexie » est assez récent, il a été révélé pour la première fois en 1997 par le médecin américain Steven Bratman. Ce trouble alimentaire est encore peu connu et peut parfois surprendre. Manger sainement est pourtant une bonne chose n’est-ce pas ? Il est essentiel de comprendre que les personnes souffrant de ce trouble peuvent faire face à une grande solitude et se sentir impuissantes face à cette situation.

Les signes avant-coureurs liés au mérycisme

Le mérycisme, également connu sous le nom de trouble du vomissement volontaire, est un comportement pathologique caractérisé par la régurgitation de la nourriture, souvent sans effort ni dégoût. Ce trouble est rare et les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre.

  1. Une régurgitation répétée et non liée à des problèmes médicaux : la personne souffrant de mérycisme régurgite fréquemment de la nourriture après l’avoir avalée, souvent de façon involontaire et incontrôlée. La régurgitation liée au mérycisme n’est généralement pas due à des problèmes médicaux tels que des troubles gastro-intestinaux, des reflux acides ou des anomalies anatomiques.
  2. Une absence de dégoût ou de détresse : contrairement aux vomissements associés à d’autres troubles alimentaires, les personnes souffrant de mérycisme ne montrent souvent ni dégoût ni détresse émotionnelle lorsqu’elles régurgitent.
  3. Un caractère répétitif : le mérycisme est généralement un comportement répétitif, avec des crises fréquentes de régurgitation qui peuvent devenir délibérée au fil du temps.
  4. La possibilité de pratiques compensatoires : dans certains cas, les personnes peuvent également adopter des conduites compensatoires telles que la ré-ingestion de la nourriture régurgitée.

Les symptômes de la potomanie

La potomanie est une trouble caractérisée par un besoin de boire de grandes quantités d’eau, parfois jusqu’à 10 litres par jour. Les signes de ce trouble sont néanmoins difficiles à détecter car il est compliqué de déterminer la limite entre la pathologie et le besoin naturel de boire. L’augmentation du volume urinaire supérieur à 3 litres par jour est le principal symptôme pouvant alarmer la personne concernée. La sensation de soif intense et permanente est elle aussi l’un des symptômes de la potomanie. Les personnes souffrant de potomanie ressentent une sensation de soif qu’elles n’arrivent jamais à rassasier. Leur quotidien est généralement rythmé par l’absorption constante de boissons, ce qui peut également être un facteur d’alerte.

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) ont un réel impact sur la vie des personnes qui en souffrent. Si vous avez dans votre entourage une personne qui présente certains de ces symptômes, je vous conseille d’essayer d’échanger avec elle sur le sujet, en douceur, avec bienveillance et sans jugement. Permettre à cette personne de prendre conscience de ces troubles sera déjà un très grand pas. En tant que thérapeute humaniste, j’aide ces personnes à prendre conscience de ce qu’elles vivent, en douceur et en m’adaptant à leur rythme afin de les accompagner vers un mieux-être physique et mental.

Si vous pensez être concerné.e par les troubles du comportement alimentaire (TCA), n’hésitez pas à me contacter dès que vous vous sentirez prêt.e.